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Stand génie civil, le blog de feuzeu f simplice
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31 janvier 2021

Façades des bâtiments, entre carreaux et peinture, QUE CHOISIR ?

Il est de plus en plus courant d’observer dans les rues de nos villes, des façades d’immeubles affichant un visage pâle et délabré du fait du vieillissement de la peinture appliquée, ou dégradé du fait de l’ arrachement (décollement), puis de la chute des carreaux posés, laissant ainsi perdre à l’édifice son éclat initial ou son esthétique jadis estimée.

Il n’existe presque pas de ville au pays où les façades des bâtiments, aussi bien publics comme privés, n’affichent pas de dégradation ou de délabrement du revêtement dont la fonction est de protéger et  d’embellir les murs. Cette réalité ternit profondément l’image reluisant que devrait refléter l’environnement urbain. Plus grave, il ne s’agit pas forcément des bâtiments anciens non rénovés, car même sur des bâtiments neufs, achevés il y a moins de cinq ans, cette préoccupation est réelle.

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Les causes de ce phénomène sont multiples et vont du mur support non ou mal traité, à l’utilisation de produit de collage ou de bourrage de joints inadapté à la fois aux carreaux et au milieu, en passant par des peintures de qualité médiocre et autres malfaçons pas toujours visibles.  

Si l’usage de la peinture pour l’embellissement des façades date de mathusalem et intimement lié à l’histoire même de la construction des bâtiments, l’utilisation des carreaux et autres types d’habillage, comme alternative à la peinture est toute récente (années 80) dans nos villes. Il faut dire que l’apparition des carreaux sur le marché des revêtements des façades est une conséquence directe de la survenance dans le domaine de la construction, des peintures de mauvaise qualité, ou issues de la contrefaçon et caractérisée par une durée d’éclat relativement faible (de l’ordre de 1 à 2 deux ans). Pour beaucoup de promoteurs immobiliers, l’utilisation des carreaux est considérée comme une mesure censée résoudre le problème d’infiltration d’eau de pluie dans les murs de façade.

Sauf que les opérations de pose ne sont pas toujours suffisamment contrôlées par les professionnels en charge du suivi de l’exécution des travaux. Ceux-ci étant pour la plus part situés en hauteur, parfois en très grande hauteur (au delà de 25 m au dessus du sol), l’accès aux échafaudages pour les vérifications d’usage par le contrôleur des travaux n’est pas systématique. Ces défauts de contrôle sont à l’origine des malfaçons, provoquant juste quelques années après la fin des travaux, le décollement et la chute des carreaux. Ces chutes pouvant être elles-mêmes à l’origine d’accident grave, voire mortel.

L’absence de bourrage de certains joints entre carreaux et l’inadéquation des produits de collage des carreaux sur le mur support sont les principaux points sur lesquels le contrôleur technique devrait avoir une vigilance accrue. Les fiches techniques des produits de collage sont en ce sens une référence. Car les carreaux varient selon leur constituants minéralogiques (faïences, grès, marbre, granite, etc.) et donc leur densité. Ainsi, plus le matériau est dense, donc pesant, plus la colle doit être apte à résister à l’arrachement, même différé. Les carreaux varient également suivant leurs dimensions commerciales.

La surveillance des malfaçons pendant les opérations de pose des carreaux a pour finalité de réduire au maximum jusqu’à l’annulation, les vides entre le mur et le carreau. Par expérience, plus un carreau est de grandes dimensions, plus son interface avec le mur support est susceptible de contenir un volume important de vides entre lesquels est susceptible le ruissellement des eaux de pluie, qui, au fil du temps, contribuent à la perte de résistance de la colle. Il est courant de constater que le produit utilisé pour les joints ou pour assurer le collage ne soit pas efficace pour résister ni aux poids des carreaux, ni aux variations intempéries saisonnières. La connaissance de la fiche produit permet donc d’éviter d’importants désagréments futurs. 

Concernant la peinture, son application ne nécessite pas autant de contraintes en matière de surveillance. Les malfaçons sont de ce fait assez rares, voire inexistantes dès lors que la surface du mur support est propre, saine et sèche. Le seul effort à fournir par l’expert en charge du contrôle des travaux consiste à contrôler la qualité de la peinture à appliquer, leur dosage (solution aqueuse ou tout autre diluant) et le nombre de couches à appliquer. S’approvisionner directement chez le fournisseur ou auprès d’un distributeur agrée est donc essentiel pour une garantie absolue en matière de qualité produit.

Après ces précisions qui relèvent purement de la technique, place maintenant aux aspects économiques de ces deux produits. Alors que le tarif au mètre carré de peinture acrylique (peinture à eau) oscille autour de 2500 Francs pour un rendement en trois couches de 50 m²/pot de 30 kilogrammes, hors main d’œuvre et hors échafaudage.

L’on peut même trouver certaines peintures à moins de 1500 par mètre carré. Cependant, comme pour tout produit, méfiance ! Une peinture à très bas prix sera dans la plupart des cas de basse qualité. Elle aura plus un rôle de sous couche, ou peinture de circonstance que de peinture à part entière. Une peinture durable par contre aura des qualités indiscutables notamment dans la fidélité des nuances de couleurs ou du rendu final.

Le mètre carré de carreaux en grès cérame quant à lui avoisine 12 000 francs hors tout (produit de collage et de joint, main d’œuvre, échafaudage).

Pour ce qui est de la main d’œuvre, le tarif du traitement de surface et l’application varie entre 500 Francs à 700 Francs alors que celui du carreau se situe autour de 1500 Francs pour le revêtement mural. En adoptant un tarif forfaitaire de 1500 Francs par mètre carré pour les autres intrants dans la pose des carreaux, le coût de revient brut (matériau + intrant + main d’œuvre) par mètre carré des carreaux est alors de 15000 Francs et celui de la peinture de 3200 Francs. Si les travaux sont à confier à un professionnel fiscalement établi, ces chiffres sont à majorer par un coefficient de vente variable d’une entreprise à une autre (1,3 à 1,6).

Il ressort de ces chiffres que le tarif de peinture, comme on pouvait s’y attendre, est largement (près de 5 fois) plus compétitif que celui des carreaux. Mais les carreaux ont un avantage de taille : la pérennité. Le défi étant la surveillance accrue des  travaux de pose. Mieux, le carreau est lavable. La peinture quant à elle, offre de la possibilité de rénover le design des façades. Une peinture de grande marque pouvant résister à l’influence des intempéries pendant plus de 20 ans. Le renouvellement des carreaux quant à lui s’avère plus techniquement compliqué, voire impossible car périlleux, et économiquement onéreux (dépose, réparation ou reconstitution du support, nouvelle pose).

 

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