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Stand génie civil, le blog de feuzeu f simplice
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29 décembre 2020

Comment réussir la préparation et la réalisation du dallage d'un bâtiment courant

D’expérience en matière de suivi de l’exécution des travaux de construction des bâtiments, la réalisation du dallage fait partie des opérations les moins surveillées par les responsables du suivi et de contrôle des travaux. Ce qui est une aubaine pour l’équipe d’ouvriers en charge d’exécuter les travaux. Les travaux se trouvent ainsi réalisés avec beaucoup moins de précautions. C’est l’occasion pour ceux-ci de prendre quelques malheureuses libertés pouvant mettre en péril la qualité de l’ouvrage : non respect du cahier de charges se traduisant à la fois par le non-compactage du sol support du dallage, l’utilisation inconséquente des agrégats, du ciment, des aciers, la non-utilisation du film en polyéthylène  devant créer une rupture d’éventuelles contaminations ou remontées d’eau dans le dallage par capillarité.

Ces carences sont de plus en plus constatées dans les constructions dont la maîtrise d’ouvrage est assurée par des particuliers, personnes physiques, où l’absence de contrôle externe est quasi-systématique. Les travaux de l’Etat ayant à contrario, l’avantage de bénéficier du regard critique des différents intervenants au projet de construction.

Les défauts de suivi lors de la réalisation des travaux dallage ont pourtant des conséquences graves pouvant affecter autant le confort des occupants (permanence de l’humidité intérieure) que la structure même de l’ouvrage (affaissement différé du sol support créant de fait l’affaissement partiel ou total dans le dallage qui induit le décollage des carreaux, l’affaissement de la dalle au cas où les appuis provisoires de celle-ci reposent sur un sol insuffisamment compacté, etc.).

Parce que ces défauts sont plus repérés dans la préparation des remblais que lors de la fabrication et la mise en œuvre même du béton, l’éclairage qui suit concerne en priorité ce premier aspect préparatoire  les dallages non solidaires aux murs de fondation. Quelques précisions seront néanmoins apportées le dosage du béton, l’épaisseur du dallage et la qualité des armatures à mettre en place.

Les travaux de remblai des fondations étant l’opération initiale qui précède le dallage, ces travaux préliminaires doivent se faire avec le grand soin possible. Cela permet d’anticiper sur les désordres relevés. D’abord, les matériaux utilisés pour remblai doivent avoir une granulométrie fine, dimensions des grains inférieures à 20 micromètres (0.02 mm). De préférence, il s’agira des sols fins, encore appelés sols cohérents (exemple : les argiles, les limons), opposés aux sols grenus ou pulvérulents (exemple : les sables).  Ensuite, l'arrosage éventuel (teneur en eau de l'ordre de 8 à 10%) du matériau et enfin le réglage suivi du compactage mécanique des remblais par couches successives de 20 à 30 centimètres de matériaux. Les surfaces à compacter ne dépassant que très rarement le seuil de 300 m², ce compactage peut se faire soit au moyen d'une dame sauteuse, ou d'une plaque vibrante.

L’intérêt de ces deux opérations est de faciliter le serrage des différents grains constituant le matériau pour ainsi limiter les vides dans la masse de remblai par effet de compactage, qui densifie le sol en améliorant ainsi sa capacité à supporter, sans se déformer, le chargement à lui réservé. Ce chargement étant constitué du poids du dallage lui-même, du poids des cloisons éventuels, du  mobilier et équipements et accessoirement du poids des occupants de l’habitat. Au vu du caractère relativement faible de ce chargement, il n’y a pas de besoin absolu de procéder à l’identification complète (limites d’Atterberg, CBR, Proctor) des sols ou d’effectuer des tests et autres essais (essai à la plaque, densitomètre à membrane, etc.) rattachés au compactage comme cela se fait sur les chaussées des travaux routiers destinées à supporter des poids lourds.

Mais, pour le cas des bâtiments industriels devant recevoir en plus les charges d’engins roulant, l’importance des soins doit absolument être renforcée par un calcul (béton armé) pour la détermination de l’épaisseur et les aciers du dallage, la réalisation des joints.

Dans un environnement humide, en lieu et place du sol support compacté, il y a lieu de mettre en place une couche dite d’hérissonage en gravillons ou tout venant (0/31.5) destinée à limiter les remontées capillaires.

Malheureusement, dans la pratique quotidienne, toutes ces étapes de mises en œuvre ne sont pas la chose la plus partagée. Il est en effet très fréquent de constater que dans des chantiers, pour des raisons logistiques, économiques ( ?) ou simplement d’insouciance, certains techniciens dérogent aux règles de l’art en matière de compactage. Ils privilégient en effet un arrosage abondant du sol support, non pas pour optimiser la teneur en eau nécessaire au compactage, mais estimant que l’eau favorisera le tassement par remplissage les vides contenus dans le sol. Cette manière de procéder met en lumière la difficulté qu’ont certains professionnels à cerner la constitution du matériau sol ; qui est en fait une association de matière solide (squelette), d’eau et d’air (les vides entre les différents grains de sol). Un arrosage abondant du sol a pour seul effet de remplir les vides d’eau, juste pour rendre le sol saturé. Une opération qui loin de densifier le sol, car une partie de cette eau alimente la nappe phréatique ou s’infiltre dans les murs parois des fondations, et l’autre s’évapore quelque temps après, laissant ainsi réapparaitre des vides dans la masse du sol en place.

La finalité du compactage est donc de réduire au maximum le volume d’air en le substituant par un volume des grains solides qui augmentent de facto le poids total, et donc la masse volumique (rho=W/V). Le sol se trouve ainsi plus compact, plus dense et limite de ce fait le risque de d’affaissement.

 Sch_ma_des_constituants_d_un_sol

Comme déjà signalé plus haut, le dallage du sol dans un bâtiment étant destiné à recevoir les charges de moindre importance y compris les revêtements, un dosage à 300 kilogrammes par mètre cube de béton, sur une épaisseur minimale de 8 cm est suffisant pour résister sans rupture ce chargement.      

Pour limiter le retrait du béton, à défaut de béton armé, le dallage doit absolument contenir des treillis soudés répondant aux normes NF 35-080-2 (mailles carrées) pour les dallages courants de maisons d’habitation, soit environ 1,25 kg/m² de dallage.  Dans la pratique, à défaut des treillis soudés, les techniciens optent pour un maillage en acier HA 6, espacement 20 cm. Ce qui correspondant à une densité de 1,70 kg/m² de dallage.

 

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